Avant-propos
Il est acquis aujourd'hui que l'Humanité prend de plus en plus la mesure des conséquences de son mode de vie sur la planète bleue. Il suffit de regarder n'importe quel média de communication pour se rendre compte que nous vivons au détriment de la nature et même de son prochain. Nous assistons depuis l'ère industrielle à la disparition croissante des espèces végétales et animales, au réchauffement climatique; L'ère anthropique apporte dans son cortège non seulement le progrès mais aussi les nuisances et la liste de celles-ci est bien longue. Parmi elles le COVID apparu début 2020 est une pandémie qui restera un bon exemple des conséquences de l'anthropisation: l'enchaînement destruction de la forêt → Disparition de l’habitat des Chauve-souris porteuses d’une multitude de virus → Transmission du virus au Pangolin → Mutation du virus qui devient transmissible à l’homme → Vente de l’animal vivant ou mort sur les marchés pour la viande et la médecine traditionnelle → Transmission du virus à l’homme. C'est du moins une des hypothèses crédibles, saurons-nous un jour l'origine réelle de cette pandémie ?
Il fallait à la sortie de la dernière guerre mondiale produire à tout prix pour remettre le pays sur les rails et assurer une capacité de production alimentaire toujours croissante. Alors les industries chimiques ont accompagné les agriculteurs pour augmenter les rendements avec les engrais et les pesticides pour lutter contre les maladies et les parasites. La politique agricole a incité au remembrement, à l'agriculture intensive avec destruction des haies...Aujourd’hui quel est le constat : la monoculture est signe de fragilité, la suppression des haies a fait migrer les parasites vers les cultures et disparaître les oiseaux insectivores qui s'en nourrissent, les pesticides sont de plus en plus chers et, même sélectifs causent toujours des problèmes ( il y a eu autrefois le DDT partout dans le monde, le Chlordecone plus récemment qui a provoqué une catastrophe sanitaire, écologique et économique aux Antilles, et on continue en 2021 avec les néonicotinoïdes...), les amortissements sont de plus en plus lourds pour les agriculteurs, c'est la spirale infernale des coûts de production.
Notre mode de vie et de croissance génère un gros noyau sur le gâteau, c'est la santé qui est mise en jeu chez les uns et les autres et l'avenir des êtres vivants. Certes les industriels de l'agrochimie font des efforts pour créer des produits moins nocifs mais il reste à faire beaucoup, beaucoup de progrès. Dans le monde agricole certains exploitants sont conscients qu’il faut changer de méthode et se lancent dans une culture plus respectueuse de l’écosystème, moins létale pour l'homme. On parle aujourd'hui d'agriculture raisonnée, de biodynamie, de labels HVE (Haute Valeur Environnementale), Bio... c’est extrêmement réjouissant mais il faut du temps pour migrer vers ces méthodes plus vertueuses pour le bien de tous et je sais qu' il n'est pas facile pour un vigneron, un agriculteur, de franchir le pas. Mais j'ai espoir que les nouvelles générations d'agriculteurs prendront sans aucun doute la bonne direction.
Descendant d'agriculteurs je suis toujours rural dans l'âme et proche de la nature. J'ai eu la chance de vivre 14 ans dans une portion d'Amazonie où la nature était juste derrière la porte, j'ai été imprégné par cette atmosphère authentique et mystérieuse, réellement dépaysante où les rencontres avec les autochtones Amérindiens, la faune et la flore vous laissaient émerveillés. Pourtant, comme les Saumons ou les Hirondelles je suis revenu sur le lieu de naissance et aujourd'hui j'ai plus de temps à apprécier cette nature si riche mais si fragile, à la faire découvrir pour j'espère la protéger. C'est pourquoi à travers Sablet-nature j'essaierai d'apporter ma modeste contribution à la connaissance, à l'admiration, au respect et à la protection de la Biodiversité.